LOUKOUM-TOUR

Hier le Cumhuriyet Bayrami avait un goût amer … En effet les turcs qui célèbrent ce jour en grandes pompes d'habitude ont été plus pudiques cette année face à la tragédie qui a frappé la population de Van il y a quelques jours. Hier chaque discours mentionnait le tremblement de Terre qui a causé des centaines de morts à l'est du pays. Environs 150 heures après le séisme, les sauveteurs continuent à trouver des vivants sous les décombres, malheureusement moins nombreux que les corps inertes. Ici le sentiment général c'est que le pays est amputé d'un de ses membres, et on appelle sans cesse à la mobilisation. Feu d'artifices et défilés ont donc été annulés, car la priorité financière et morale va à Van. Bel élan de soutient et de solidarité ! Surtout lorsqu'on sait que Van est une province habitée par une majorité de Kurdes, et dirigé par le BDP (Parti Pro-Kurde). Turcs et Kurdes sont loin d'être unis, c'est pourquoi Van reste en temps normal une zone de tensions. Avant le Bayram, des manifestations on eut lieu dans les rues de Taksim. Les slogans : "Van'dan Istanbul'a, hepimiz kardesiz" : "De Van à Istanbul nous sommes tous frères", "Türkiye Van için yürek" : "La Turquie d'un seul coeur pour Van" etc ... Plus de conflit d'identité donc face à un événement d'une telle ampleur.

Bien sur les drapeaux ornaient tout de même chaque façade d'immeubles, de magasins, et de bâtiments administratifs, sous l'oeil bienveillant de Mustafa Kemal, le Père des Turcs qui a fondé la République il y a 88 ans.

Fiers de leurs couleurs, les citoyen ont brandi leurs drapeaux toute la journée sans relâche. Un tel élan de nationalisme m'aurait choqué en France. Je ne saurais l'expliquer, mais ici il n'en est rien. C'est une république laïque et nourrie de toutes les valeurs d'Atatürk qui a été encensée ce 29 octobre.Biensur on ne peut pas nier qu'Atatürk était lui meme nationnaliste, ce qui peut peut-etre en partie expliquer la tension entre la Turquie et les pays frontaliers. Lorsqu'une République est créée, le sentiment d'unité et d'appartenance au pays l'accompagne surement. Je ne peux pas jugé ça, meme si j'ai mon opinion sur la question. En tout cas hier on a pu constater que le gouvernement actuel qui tend vers l'islamisation du pays est bien loin d'être au goût de tous. Le fantôme d'Atatürk n'est pas près de quitter les lieux !

Encore 73 ans après sa mort, le portrait d'Atatürk est encore présent toute l'année dans plusieurs avenues de la ville, dans chaque commerce et chaque foyer turc. Pour ne pas dérogé à la règle, le propriétaire de notre appartement y a laissé une de ses photos dans le salon, sous vitrine, comme un trésor. Le voici surplombant la place principale de Taksim le jour de la fête de la République.

Clément vous souhaite un joyeux Cumhuriyet Bayrami.

Pierre Loti. Ecrivain né à Rochefort, mort à Hendaye, amoureux d'Istanbul …

Ses lieux de passage étaient les nôtres, enfin surtout ceux de Simon. Un peu charentais, plutôt basque, turc de coeur. Nous avons un peu l'impression de suivre ses traces depuis quelques temps. Alors aujourd'hui, les deux pieds sur sa terre d'adoption, nous avons voulu visiter le lieux qui porte son nom.

A Istanbul, Eyüp est un endroit très religieux. Mais chrétiens, musulman ou athée, tout Stambouliote connait le café Pierre Loti, qui surplombe la ville et offre une vue incroyable sur cette métropole qui s'étend à l'infini, et dont il est impossible de percevoir les limites même aux points les plus hauts de la ville.

Après avoir pris le bateau pour traverser la corne d'or, grand moment de calme dans le fourmillement incessant d'Istanbul. Pourtant nous somme toujours bien en plein coeur de la ville … Et oui c'est ça qui est beau !

 

En Turquie, le 29 octobre on célèbre le Bayrami Cumhuriyet, la Fête de la République ... Et les turcs ne prennent pas ça à la légère ! Depuis une semaine déjà on sent monter l'effervescence, et la ville s'est couverte de drapeaux. Demain se sera donc musique, défilés, feux d'artifices, et festivités ! Une sorte de 14 juillet turc. Les images à venir !

Puis à partir du 5 novembre commencent les vacances de Bayram. Elles durent trois jours uniquement, mais notre école ferme pendant une semaine. Plusieurs possibilités s'offrent à nous : La Turquie est frontalière avec la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie l' Arménie, l'Iran ,l'Irak, et la Syrie. Bon, ça ne serait pas très judicieux d'aller passer le week end en Syrie ou en Irak, aussi nous éliminons l'est. (Maman je t'ai promis, je tiens promesse ne t'inquiètes pas.) Une décision difficile reste à prendre : Allons nous profiter de cette semaine pour rester à Istanbul où il y a tant à voir ? Ou bien prendre un bus pour la Grèce ou la Bulgarie qui ne sont qu'à 2h de route ? Ou encore, et Simon et moi penchons pour cette éventualité, partir découvrir une autre ville de Turquie. Peut-être sur la côte Egéenne ? Simon est tellement impatient de pouvoir enfiler chaussures de montagne et sac à dos à nouveau ... qui sait, peut-être iront nous à Boursa. ( Maman encore une fois je t'ai promis de ne pas faire le Caucase ... Et pourtant ça me démange ... Qu'est ce qu'on ferait pas pour que sa maman ai l'esprit tranquille ?! ). Bref, c'est le dilemme du moment, plutôt sympa me direz vous. Toutes les suggestions sont bonnes à prendre alors n'hésitez pas !

Vous vous feriez quoi ?

Ici les yeux se régalent autant que le reste : pyramide de pâtisseries, légumes farcis en pagaille, épices köftes, böreks … la cuisine turque est riche et variée, et on n'en fait jamais le tour. Même le simple kebab prend d'innombrables formes. Un vrai paradis pour les gourmets. Tout est question d'équilibre et de combinaisons savantes, ce qui rend les plats turcs très difficiles à cuisiner pour un novice … autant dire que je suis hors jeu depuis longtemps … Ca n'en reste pas moins un vrai plaisir pour les papilles.

Commençons par le "Simit", le traditionnel pain turc au sésame qu'on peut trouver à chaque coin de rue. Le Simitci vend ses pains dans une sorte de "charrette" (La guitoune à roulettes comme dit Simon), ou parcours la rue en criant "Simiiiit". Dans certains quartiers les femmes descendent encore leur panier du haut de l'immeuble à l'aide d'une corde pour que le simitci y déposent les pains, puis le remontent. Le "Simit" c'est l'encas du matin lorsqu'on est pressés, et à chaque moment de la journée quand une petite faim se fait ressentir. On peut le couper en deux et y tartiner du fromage par exemple. Bien sur comme absolument tout en Turquie, le "Simit" s'accompagne la plupart du temps d'un bon "çay" (thé turc). Et puis comme on est restés des grands enfants, nous les "Simit" ça nous fait bien rire … Il en faut peu pour être heureux.

Passons ensuite aux "mezze". C'est un peu l'équivalent de l'antipasti italien. Lorsque l'on mange au restaurant, la table est vite pleine de ces petites entrées variées auxquelles on ne peut résister. Froides ou chaudes, il y en a pour tous les goûts. Celle que je connais le mieux pour en avoir beaucoup mangé en France ( ma mamounette avait gardé l'habitude d'en faire suite à ses nombreux voyages en Turquie ), c'est le cacik (prononcez djadjik). Ce concombre au yaourt et au poivre est un grand classique turc, aussi bien connu en Grèce. Mon préferé : le sigara börek, une pâte très très fine ( on doit pouvoir voir au travers ), dont on superpose les épaisseurs et que l'on foure au fromage, aux épinards ou aux pommes de terres. Salades, çorba (soupe), les fameuses feuilles de vignes farcies, houmous, kibbés et même algues aux vinaiges … On pourrait faire un nombre illimité de repas avec, mais n'oublions pas, ce ne sont que les entrées.

Viennent ensuite les plats principaux : aubergines, poivrons farcis (les dolma), omelette à la turque (Je n'y résiste pas), pide (Et oui, une pizza ce n'est pas forcément rond et italien …), briques turques, poisson tout juste pêché et cuinisé à toutes les sauces. En ce qui concerne le poulet, vous seriez aussi étonnés de savoir le nombre de recettes différentes avec lesquelles on peut le cuisiner ! Pardonnez moi de passer aussi vite sur les plats, mais venons en plutôt à l'essentiel …. LES DESSERTS ! Si je pouvais me réincarner ça serait en petite cuillère !

Evidemment, il y a le loukoum, la grande spécialité du pays. Mais les turcs ne s'arrête pas là ! Moi je fond pour le "Baklava" … J'en mangerai à tous les repas. Ce sont des dizaines et des dizaines de feuilles de briques d'une finesse incomparables empilées les une sur les autres, dégoulinant de miel et de pistache … Vous ne pouvez pas mourir en paix si vous n'avez jamais mangé un baklava. Un baklava turc en Turquie je veux dire, pas ceux grossièrement fait en France et vendus dans les Kebabs. Ici le Baklava est un art, un délice confectionné par des artisants pâtissiers, pas quelque chose qu'on prend à la légère. Il y a aussi le "Kazandibi", littéralement "fond de marmite". Bien grillé sur le dessus et fondant à l'intérieur … Humm un délice. Je ne pourrez pas tous vous les citer, comme les mezze ils sont innombrables. En tout cas en ce qui concerne es desserts, le miel et la pistache sont rois, mais si finement dosés qu'on les distingue à peine.

Enfin il y a les boissons. Le "çay" reste la boisson nationale, suivie de près par le raki, quelques degrés en plus. Le turk kahvesi, café turc, et aussi bien connu pour être le plus fort du monde. Ma grand mère lisait l'avenir dans son mare, moi je n'ai pas appris … mais il n'est jamais trop tard ! Enfin reste l'Aryan, une boisson froide composé de yaourt et d'eau salée. Battu ça donne une boisson aussi mousseuse que la bière, c'est particulier mais à mon goût !

Loin de moi l'idée d'évoquer ici toutes les subtilités de la cuisine turque, mais voilà un bref aperçu qui vous donnera peut-être envie de venir partager notre table … J'espère vous avoir ouvert l'appétit. Vous savez où nous joindre.

Et si on parlait transports en commun ? Parce qu'il y a pas à dire, là dessus les turcs sont drôlement forts ! Pour vous donner une petite idée, avec ma Istanbulkart, équivalent du Passe Navigo en cent fois moins cher, je peux me déplacer en bus, en métro, tramway, funikuler, et bateau pour passer d'un continent à l'autre ou bien rejoindre la corne d'or. Plutôt pas mal desservie n'est ce pas ? Je ne parle bien sur pas des taxis dont les prix sont dérisoires, ni des dolmus (prononcez dolmouche), une sorte de petit taxi commun qui ne part que quand il est plein, et qui en restant raisonnablement dans la trajectoire de son but final, peut vous déposez où bon vous semble : devant chez vous, au super marché … Concept sympathique, bien que le trafique soit toujours difficilement gérable dans les rues.

Mais là où on se dit qu'on est vraiment passés à côté de quelque chose à Paris, c'est quand on rentre dans le métro Stambouliote … Parce que limite on a pas envie d'en ressortir. Il y fait bon (climatisé l'été et chauffé l'hiver), aucune odeur nauséabonde ne vous saute à la gorge quand vous y entrez, mieux encore : c'est beau, et intéressant à la fois si si je vous promet regardez, des exhibitions photos sont régulièrement exposées, et dans certaines stations on peut voir l'historique de la construction du tramway et métro :

( Un petit peu de perspective pour Martine ;)

Et c'est différent dans chaque station bien sur ! Des espaces sont aussi aménagés spécialement pour les musiciens. Et les musiciens là bas ils envoient du paté les copains … C'est pas des rigolos !



 

Pour vous faire patienter lorsque vous attendez le métro (qui ne met jamais plus de 3 minutes à arriver), un rétroprojecteur projette la météo de la semaine, les actualités  nationales et mondiales, ainsi que les évènements à venir dans la ville.

Ah oui, une dernière chose qui a son importance ; L'information a l'air d'être arrivée ici avant d'avoir atteinds la France : Lorsqu'on rate un métro, un autre arrive environs deux minutes plus tard. Inutile donc de mordre ou de pousser votre collègue sur la voie pour prendre sa place dans la rame … Ici on est civilisés ! Je vous avoue que moi la première j'avais quelques réflexes archaïques au début. Très vite j'ai eu honte et je me suis soignée … ça va mieux :)

Bref, nous les transports en communs turcs, on aime !

Bonjour tout le monde,

Tout va plutôt bien pour nous ne vous inquiétez pas. Le puissant séisme qui a ravagé la ville de Van à l'est de la Turquie ne s'est pas fait ressentir chez nous à Istanbul. Malheureusement  près de la frontière iranienne on ne peut pas en dire autant, c'est l'hécatombe. Près d'un millier de morts, une ville complétement anéantie, et des rescapés qui essaient de survivre dans la rue car la quasi totalité des habitations a été détruite tant la magnitude du tremblement était forte. C'est un vrai coup dur pour la Turquie. 

Voici un lien qui vous aidera peut-être à mieux envisager la situation (oui chez Le Monde ils ont plus de verve que moi je pense, et plus de détails  ...)

http://www.lalsace.fr/actualite/2011/10/24/un-seisme-frappe-la-province-de-van-ou-l-on-craint-des-centaines-de-morts 

En France aussi on se mobilise, et je vous encourage vivement à vous rendre à la collecte de vêtements chauds et de produits alimentaires pour venir en aide aux sinistrés. Cette collecte se fera jeudi matin à Charles de Gaulle. Vraiment la situation sur place est difficilement imaginable.

Ici à Istanbul la vie suit son cours. On passe à peu près tous les deux jours d'une saison à une autre : été, hivers, été, hivers, 25°, 9°, 25°, 9° ... Alors forcément on est tous tombés malades ( à part Simon ce warior ), et on se retrouve avec une classe de morveux qui ponctue chaque phrase par un éternuement. On est beaux je vous jure ! Heureusement il y a SUPER FARES, notre pharmacien venu approfondir ses études à Istanbul où la situation est quelque peu plus propice à l'apprentissage que chez lui en Syrie ... Pendant les pauses Fares nous osculte patiemment un par un à la queue neuneu, nous aide et nous conseille sur les médicaments à avoir ( ce qui est actuellement encore plus en vogue que les fringues pour nous, c'est le médicament dernier cri qui te permet de ne pas renifler toute la journée ). Pas question d'auto-médication, c'est son métier et il sait de quoi il parle.

Bien que pratique, l'auto-médication peut prendre des proportions assez extrêmes en Turquie où l'on peut se procurer absolument tout en pharmacie sans prescription médicale et à moindres frais, sauf des narcotiques. Et si tu insistes un peu, des narcotiques tu peux en avoir aussi sans trop de problèmes apparemment.  Alors pourquoi passer par la case docteur ?

Il faut dire que ma première expérience médicale en Turquie m'a mis une vilaine claque. En effet comme une bonne petite européenne je suis allée voir un médecin, mouchoirs dans une poche, carte vitale dans l'autre, par reflex ( mais qu'elle est naïïïïïïïïïve c'est mignooooon ), et je suis repartie avec une mal que je n'avais pas à l'aller : la mal du porte feuille … 120€ les 10 minutes de consultation … J'ai ensuite été faire les analyses de sang qu'on m'a prescrites en me disant : "Tu ne va pas avoir claqué 120€ pour en rester là". Prise de sang à l'hôpital donc, après quoi le gentil monsieur me prend par la main, m'amènes à la caisse où on me donne la facture : 200€ … Ce à quoi je réponds : vous pouvez jeter mon sang en fait merci.. (Grand sourire pour faire passer le tout et marche rapide jusqu'à la sortie). La somme que j'aurais du dépenser ce jour là si j'avais fait faire ces analyses correspond au SMIC en Turquie … Non remboursable bien entendu. Alors question : Que font des parents dont les enfants tombent malade ? C'est quelque chose que je pense rarement depuis que je suis ici, mais ce jour là j'ai béni la France, la sécurité sociale, mutuelle et tout le tralala, chose que chaque Français devrait faire. J'ajoute qu'un congé maladie dans un pays sans sécurité sociale devrait être obligatoire, ainsi peut-être aurions nous plus envie de nous battre pour garder les droits durement acquis par nos aînés, sans nous les faire carotter par le premier homme politique venu. Parce que si la Turquie est un pays magnifique et plein de valeurs humaines, il est difficile d'y être vieux ou malade. Triste constat. 

Enfin bref, heureusement j'avais ramené LA pharmacie de secours magique de France, Fares n'est jamais loin, et mieux encore, Super Simon me prépare tout plein de potages et me concocte des petites potions magiques avec les herbes que j'ai ramené du jardin de ma mamie. Il s'occupe bien de moi … Ca va déjà mieux =)

Promis je rattraperai vite le temps perdu avec d'autres articles, mais internet c'est pas vraiment une constante à la maison, ça va, ça vient : Söyle Böyle comme on dit ici ….

Laissez nous quand même quelques nouvelles de Gaule, on les découvrira avec plaisir. MUXU !

Aujourd'hui se tenait la 33ème édition du Marathon intercontinental d'Istanbul.

Cette année c'est sous une pluie battante que les concurrents ont parcouru les 40 km qui séparaient la ligne de départ située en Asie, dans la partie anatolienne de la Turquie, et le finish en Europe. Il leur a donc fallu effectuer la traversée par le pont du Bosphore pour relier les 2 continents. Pendant une matinée entière, certaines rues d'Istanbul sont devenues piétonnes, et ça les copains, c'est pas rien. Malgré la pluie c'était un véritable plaisir de pouvoir marcher autrement qu'au rythme des klaxons, et sans risquer sa vie à chaque traversée. Simon et moi on en a profité pour faire une petite virée matinale jusqu'à Eminönü, un quartier qu'on apprécie beaucoup. Bien équipés (et oui on se les pèle ici!) on a fait un petit passage par le Bosphore, puis on a traversé "le pont des pêcheurs" (Monsieur Meurice si tu fais un tour par là, c'est pour toi), pour arriver au Marché d'Eminönü où l'on trouve à peu près de tout : plantes, tissus, vêtements, restaurants, matériel de cuisine, animaux, épices, poissons, légumes … Un coin à connaître, et qu'on apprécie toujours autant ...

A vous de juger : 








 

( NB : Famille, amis, vous qui viendrait nous rendre visite, ayez pitié ... Ramenez nous un vrai camenbert qui pue et du gruyère ! C'est la seule chose qui nous manque ici ! ... ) 



 

Après avoir nigé deux trois fois comme on dit en Charentes, on est rentré se faire un çay/baklava à la maison … Hummm après une saucée comme celle là c'est plutôt réconfortant ...

 Promis bientôt je vous fais un gros article sur le bouffe ... Parce que moi perso, je me fais plaisir ... Loukoum Tour nous voulions, Loukoum Tour nous faisons ... 

Il s'en est passé des choses depuis ce dernier article !

Après de nombreuses recherches veines, nous nous sommes résolus à prendre l'appartement de Nisantasi, avec une petite boule au ventre pour moi, mais bon impossible de se plaindre quand on a un 85 mètres carré tout équipé à 30 minutes du centre pour le prix d'un 30 mètre carré à Paris  ... Je ne peux pas m'empêcher de continuer à regarder les annonces de location et d'aller régulièrement rêvasser dans les rues de Cihangir mais bon ... Je sais que je vais finir par m'y faire.

Nous avons mis quelques touches personnelles histoire de se sentir un peu plus chez nous. La famille s'agrandie elle aussi ! (non maman je ne suis pas enceinte ne t'inquiète pas). Nous accueillons 2 nouveaux compagnons, Günter et Mustafa (pour rester dans les clichés) … Et Voilà le résultat. Bienvenus à la maison, Hosgeldiniz !





 

 Maintenant installés, nous allons pouvoir nous consacrer vraiment aux cours, et partir à la rencontre d'Istanbul comme il se doit. Hâte hâte hâte !

Depuis notre dernier post il y a aussi eu la cuisante défaite footballistique de la Turquie contre l'Allemagne vendredi soir ( et dont la déception s'est bien faite ressentir dans les rues de la ville ), ainsi que notre soirée d'intégration au baraka bar à Taksim. Très sympathique ma foi, moi qui pensait que les turcs n'étaient pas du genre à enflammer le dance floor, ils m'ont bien fait mentir cette nuit là ! On a bien dancé, bien bu, bien ri, puis on est allé fini la soirée avec Erik et sa cousine turque dans un autre bar un peu plus calme où on a pu beaucoup parler. Ce soir là Simon et moi avions remarqué que les terrasses des cafés étaient toutes rentrées et que les jeunes restaient debout dans la rue devant les bars. Chose plutôt rare en Turquie où on a l'art du prélassement en extérieur.  La cousine d'Erik nous explique que deux semaines avant notre arrivée, le nouveau gouvernement de Tahip Erdogan avait ordonné la suppression des terrasses dans les rues, et fais intervenir les forces de l'ordre pour cela. "Tout change très vite en ce moment, le gouvernement créer de nouvelles règles chaque jour, les terrasses ne sont qu'un exemple parmi d'autres, et vous verrez dans trois mois ça sera encore différent. Je ne reconnais plus mon pays" nous a t elle confié. C'est avec une petite boule au ventre que nous nous disons que nous arrivons dans ce pays chargé d'histoire à une période charnière, mais malheureusement pas très glorieuse. On ne peut pas s'empêcher d'avoir l'impression que (comme partout dans le monde?) il y a une grande régression. La Turquie d'Atatürk qui a donné le droit de vote aux femmes bien avant la France, qui a installé la laïcité, a modernisé, démocratisé est-elle en train d'oublier toutes ces valeurs ? (Du moins une partie de la population, parce que la résistance est très présente, et active, ne déspérons pas …). Et le refus de la Turquie dans l'Europe est-elle en partie responsable de ce retour à une identité religieuse. Parce que oui, il s'agit de religion. Et aussi, après ce rejet, d'identité. (Loin de moi l'idée de reprendre le débat d'une soit disant identité nationale bien entendu !). Enfin, mon but n'était pas de débattre politique dans cet article, mais il est tout de même important de savoir dans quel climat nous arrivons, et de suivre l'actualité ( qu'elle soit sportive météorologique, culturelle ou politique) du pays. Et pour ça j'ai vraiment apprécié de pouvoir en parler avec une stambouliote ce soir là. 

Bref ( comme dirait Kyan Khojandi ), on est bien installés, on a déjà fait de belles rencontres, Simon progresse en turc, et ça y est, après la paperasse, cette fois on part vraiment visiter Istanbul :)

On pense à vous les Loulous !
PS : Pô ne t'inquiètes pas, aucun poisson n'a été maltraité, cuit, ou empaillé ... Ils ont juste des noms pourris c'est tout :)

Premier jour de cours. Notre auberge est à Taksim dans le district de Beyoglu. C'est le même quartier que celui de notre école de langue. On se lève pas trop tard ( mais pas trop tôt non plus hein … ) pour être à Dilmer ( centre linguistique ) à 9H. On mange un "Simit" sur la route, et on file à travers la foule. Sur place la secrétaire nous dirige vers notre salle de cours. On découvre notre nouvelle classe. composée de 2 allemands : Franz et Christian, 3 américains : Loren, Ryan et Erik, un syrien : Faris (big up Mehdi), et un ukrainien : Alexandr

Très bons premiers contacts, on sympathise vite bien qu'on viennent tous de monde vraiment différents.

On est comme des gamins à l'idée de refaire une rentrée des classes, d'acheter de nouveaux cahiers, d'avoir une soirée d'intégration et une nouvelle carte étudiante, nous qui pensions que tout ça c'était fini …

Le célèbre "Bryan is in the kitchen" a été remplacé par "Mahmmud est au hamam" et c'est tellement cliché que ça nous fait bien rire. 

En sortant des cours on passe faire quelques courses et là encore on se paye quelques fous rires devant la marque du lait "Pinar", ou la façon d'écrire "sosis", sömine (comprendre cheminée), ou "sezlong" (chaise longue  c'est ça !) alalaa on s'amuse d'un rien …

On mange un bou à l'auberge puis on repart à la recherche d'un appartement. On visite quelques taudis qui avaient pourtant l'air de palace sur internet (thank's Photoshop). Il y a aussi de bonnes surprises comme ce très grand appartement tout amménagé et tout a fait dans notre budget. Mais, (oui il y a toujours un mais), dans un quartier que personnellement je n'aime pas vraiment. A une demie heure de Taksim en métro, Nisantasi est un quartier assez luxieux, où on trouve surtout des magasins de vêtements et de marques. pas vraiment un endroit où on trouve le boulanger et l'épicier au coin de la rue. A l'heure où les magazins ferment la vie s'arrête. C'est un peu une aberration pour une ville comme Istanbul, qui s'éveille à minuit. Et puis j'ai du mal à me dire que je suis venu jusqu'à Istanbul la mystérieuse pour habiter entre un magasin Ralph Lauren et un Burbury … Simon me suit assez sur cette idée, mais il a une qualité que je n'ai pas : Il se sent bien à l'endroit même où il pose ses valises, où que ce soit. Pour lui cet appartement est donc parfait. J'insiste quand même pour en visiter d'autre vers mes quartiers de prédilection : Besiktas et Kadiköy, avant de donner une réponse positive.

Pour moi ces quartiers illustrent à eux seuls toute la philosophie turque. Pleins de vie, ils fourmillent le jour et la nuit, on y trouve de tout et tout type de personnes. Des cafés, des marchands de fruits et des épiciers à tous les coins de rue, le Bosphore à quelques mètres, sans compter que chaque façade, chaque petit bout de rue a un charme fou. Je sacrifierai volontier quelques mètres carrés pour pouvoir vivre ici. J'éspère vite trouver un appartement qui convainque Simon ... A suivre ...

Départ de Paris : 5H, Arrivée à Istanbul : 17H …

Mais ça y est, ON Y EST ! 

Istanbul  fourmille, dès la sortie de l'aéroport, on est pris dans le tourbillon de la vie(lle). On saute dans le premier métro et c'est seulement en s'assayant qu'on se rend compte que ça y est, on est bien loin de Paris. Avant même de poser nos sacs on part visiter un premier appartement dans le quartier d'Aksaray. On tombe sous le charme de ce beau duplex avec une terrasse indescriptible … on s'y voit déjà siroter l'apéro en rentrant du travail … malheureusement le quartier est un peu en périphérie d'Istanbul. On se laisse du temps pour y réfléchir, mais dans l'idéal c'est pas ça …

On saute dans un taxi après avoir déposé nos sacs à l'arrière, et là débute une incroyable course poursuite jusqu'à l'auberge. 140 km/h en moyenne, coffre grand ouvert battent joyeusement le rythme. chaque dos d'âne est une épreuve et bien qu'on ne soit ni chrétiens ni musulmans on prie en coeur pour que les valises ne s'écrasent pas sur la route. On ne peut pas s'empêcher de rire un peu aussi tellement le changement est grand. Mais notre chauffeur est un vrai pilote, comme tous les stambouliotes, et on fini par atterrir devant une auberge. ce soir là on fait la rencontre de Felix, Arthur, Maria, Claudia et Melissa, une bande de joyeux espagnols venus faire leur Erasmus à Istanbul pour un an. Accueil chaleureux et première soirée mouvementée … pour un début, tout s'annonce plutôt très bien. On rencontre également Osman, un des gérants de l'auberge qui passe une soirée arrosée avec nous, et nous fait découvrir la musique originaire de la mère noire.

Demain les cours commencent. 4h par jours tous les matins, et nos après-midi seront plutôt consacrées à la recherche d'un appartement, à l'ouverture d'un compte à la banque … tous ces trucs pas drôles mais bien obligatoires.

Pour finir, la conclusion c'est que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, qu'on se couche avec des étoiles pleins les yeux, et qu'on pense bien à vous là bas en France ( et en Australie ;) 

IYI GECELAR

Sur le mur d'en face, un taggeur nous a prédis quelques petites mésaventures au long du voyage. On a préféré le laisser de côté … 



 

Le soir de notre départ on a quitté Alexis dans une rue de Pigalle en essayant de ne pas trop se retourner. On avait le coeur serré mais l'excitation du départ était plus que jamais présente …. Adieu veaux, vaches, cochons …. Bonjour Kebab, feuilles de vigne et baklava ….. YALLAH !