LOUKOUM-TOUR

Virée en Anatolie ... Dîner en amoureux : dessert en entrée, dessert en plat principal, et en dessert ... un dessert. Le repas rêvé des enfants ... Il faut pas se laisser aller ! 

 

Autoportrait d'une affamée à la petite cuillère 


 

Gastronomie mise à part, quelles nouvelles pourrait-on vous donner ? La cousine a pris le chemin du retour. En une semaine nous sommes tombés amoureux de l'Anatolie, et on envisage sérieusement de mettre les voiles sur Kadiköy, quitter notre quartier, déménager.
On a aussi fait la découverte d'un magazine de photos, reportages, textes, croquis sur Istanbul ... Simon pourrait peut-être y faire ses premiers pas de photographe ...

L'hiver s'accroche aux arbres, aux bateaux, aux fenêtres. La fumée des marrons chauds s'échappe des carrioles des marchands ambulants, les pêcheurs soufflent sur leurs mains pour les réchauffer, et les enfants dessinent des sourires sur les vitres embuées. Mais l'ambiance elle est toujours au rendez vous, dans les rues, dans les marchés. Vay que vay, tant qu'à faire on attend la neige !

Mardi matin on a repris la route de l'aéroport, mais cette fois, sans les valises. On a sagement attendu les passagers du vol en provenance de Marseille, dans lesquels se trouvait une petite rousse bien plus importante que les autres à nos yeux … ça fait du bien de se retrouver en famille, à nouveau entre cousines (même si l'une d'entre nous est restée au pays et nous manque cruellement) ! Bref, nous avons une semaine devant nous, pour profiter l'une de l'autre, et essayer d'offrir à Audrey des vues d'Istanbul qui j'espères resteront longtemps dans sa mémoire. 

On se surprend à guider quelqu'un dans cette ville a peine un mois et demi après notre arrivée. On indique les endroits qui sont déjà devenus nos favoris, nos incontournables. On ne se lasse pourtant pas de redécouvrir les lieux qu'on pensait connaître. Ici tout est toujours en perpétuel mouvement, impossible d'imaginer se reposer sur ce que l'on sait déjà.  

J'emmène Audrey à Cihangir, mon quartier fétiche. Direction les brocs ! Le genre d'endroit où je ne peux pas traîner Simon, mais dont on raffole dans la famille … Hé ! On est pas cousines pour rien ! Commence une longue déambulation dans ces rues pentues et truffées de surprises. Le temps couvert et la nuit qui tombe de plus en plus tôt, donne une atmosphère étrange à la balade. Les vieilles échoppent et ceux qui les tiennent nous font voyager dans des époques et des lieux lointains …







Nous sortons de ces rues, un peu perdues dans nos repères, pour aller se jeter à nouveau dans la fourmilière d'Istiklal et des alentours. L'odeur de la nourriture, les couleurs vives et les cris des marchands nous font sortir de nos méditations. La vie qui semblait avoir été mise sur "pause", reprend brusquement. On ne résiste pas à quelques plaisirs terrestres : figues, sahlep … Et la journée s'achève déjà …




 

 

Le lendemain ce n'est plus dans les époques mais dans les innombrables ruelles du Grand Bazar que nous allons nous perdre. Les milles et unes couleurs, l'accumulation de tous ces objets, les odeurs de cuir, de savon, de thé, mettent nos sens en alerte et les stimulent. Tout est si  beau, si précieux …  après des heures passés à contempler, à marchander, à rêver, nous avons l'impression d'avoir mis  à contribution la vue, l'odorat et l'ouïe plus que jamais, et nous sortons de ce dédale épuisés.





 
Rien de tel qu'un petit baklava pour nous remettre d'aplomb avant de prendre le bateau pour l'Asie, et finir la soirée autour d'une bière à Kadiköy où les amis nous attendent. Serefe ! 





Ce matin le réveil est difficile, pourtant il reste tant à faire, à voir, à sentir et à goûter … Yallah !

 
Aujourd'hui on prend l'air. Difficile, me direz-vous, dans une métropole 6 fois grande comme Paris, et peuplée de près de 13 millions d'habitants ...
Et bien non ! Nous sommes en Turquie, les gens savent se faire la vie plus douce ici ! Istanbul est truffée d'endroits calmes et de coins de nature au milieu du béton. Au petit matin c'est donc direction LA FORET que nous prenons le bus. 3/4 d'heure plus tard après avoir longé le Bosphore inondé de soleil, nous arrivons à Bahçeköy, où se trouve l'immense forêt de Belgrade. A perte de vue les magnifiques couleurs automnales, le calme, l'air pur, les écureuils ... Le tout sans sortir d'Istanbul !






Il y a même une grande retenue d'eau derrière le barrage. L'endroit est parfait pour un retour aux sources, et même la route pour s'y rendre est apaisante. Le soir venu certaines familles turques investissent l'entrée de la forêt pour y allumer un barbecue. Nous avons été invité à plusieurs reprises à venir partager leurs repas ... L'hospitalité turque est bien le meilleur des desserts ...

Il y a presque tout : le Bosphore et ses pêcheurs, les vendeurs de çay, les innombrables chats d'Istanbul, l'Europe, l'Asie, les fumeurs de Narguilé et les joueurs de Tavla ... Et en plus c'est joli ...

Les journées ont beau être ensoleillées, ça y est, ici l'hiver est arrivé. A Istanbul, certains signes ne trompent pas : quand les rues embaument du doux parfum des roulés à la cannelle de Nanou, c'est que les marchands de Sahlep ont investi la ville ! Le Sahlep est une boisson chaude, aux vertues médicinales qui ne se vend que pendant la période hivernale.Elle est faite à base de lait, de miel, de beurre d'orchidée, de vanille, de crème, et d'épices, le tout généreusement saupoudré de cannelle. Trop bon, moi j'adore, ça me rappelle un peu le goût du riz au lait, Simon lui n'est pas fan.

 

Si les vendeurs de Sahlep attendent novembre pour sortir le bout de leur nez, ce n'est pas les marchands de rue qui manquent toute l'année à Istanbul. Ici lorsqu'on n'a pas de travail, on en invente un, tout simplement. Il suffit d'un petit charriot pour se proclamer Simitçi (vendeur de simit), eskici (eski veut dire vieux, l'eskici parcours les rues avec son charriot pour récupérer les objets anciens et les recycler) etc … Je vous laisse découvrir toute l'inventivité et le sens de la débrouille turque.

Vendeuse de graines pour oiseaux

 

Vendeur de beignets
 

Vendeur de maïs grillé

Vendeur de jus de grenade, accompagné du vendeur de thé
 

Vendeurs de pop corn
 

Vendeur de sucettes 

 

 

J'en passe et des meilleurs ! Vous l'aurez compris, difficile de résister à la tentation à chaque coin de rue … (Ouai ouaiiiii Got on bouffe tout le temps ! T'inquiètes il a pris du bide le neveu ;)

Lorsqu'on part en vacances à Istanbul, les incontournables du séjour restent la Mosquée Bleue aux 6 minarets et Sainte Sophie qui se trouvent toute les deux l'une en face de l'autre dans le quartier Sultanahmet. ( Sans oublier le Grand Bazar quelques rues plus loin ). 

 

 

La Mosquée de Sultan Ahmet, dîte Mosquée Bleue à cause des mosaïques qui en décorent l'intérieure. Elle est une des seules à avoir 6 minarets, ce qui apparemment est une haute distinction islamique. Je pourrais pas vous en dire plus. Ali tu nous éclaire ?
 

Autant vous dire qu'au fil du temps le quartier a été réaménager autour d'un point stratégique : les touristes. Beaucoup de cafés et de petites boutiques de souvenir donc (dont les prix sont affolants, et souvent affichés en euros ou en dollars. Traduction : prix pour touristes). Mais ce n'est pas tout ce que Sultanahmet a à offrir. Si vous vous risquez à sortir de la trajectoire du parapluie jaune de votre cher guide touristique américain, européen ou japonais, vous pourrez découvrir un magnifique quartier classé patrimoine historique, dont la plupart des maisons sont malheureusement sur le point de s'écrouler et attendent une rénovation. Comme nous l'explique un habitant intrigué de nous voir photographier ces vielles bâtisses plutôt que le palais Topkapi couvert d'or : "L'Etat aimerai pouvoir racheter toutes ces maisons et les détruire pour en faire des hôtels de luxe. Ici ça marcherait, c'est sur ! Mais ils sont bien embêtés parce que tout est classé monument historique !"  Ouf, on n'est pas passés loin du massacre ! Simon s'empresse de sortir le Nikon pour photographier tous ces trésors avant qu'ils ne soit rénovés, ou emportés dans un incendie (malheureusement ça arrive beaucoup ici, beaucoup de vieilles constructions sont en bois).

Même si peu de maisons sont aux normes, les familles continuent à s'aménager une vie aussi douce que possible. Le linge pend aux fenêtres et les gamins jouent dans la rue. On ne manquera pas d'y retourner se promener !



 

Ma super maison rose bonbon ... facile à indiquer aux amis.

 

Après 2H00 au Hamam, retour à la maison par le Bosphore ...
Istanbul la diurne la nocturne, Istanbul qui ne s'arrête jamais, regorge pourtant de sérénité. 

 

Une bonne journée commence par un petit-déjeuner digne de ce nom. Pendant notre promenade (presque) matinale à Besiktas (On va pas non plus vous faire croire qu'on s'est levé à 8h un dimanche …), une toute petite enseigne bleue en plein coeur du quartier a attiré notre attention  :

Kaymakli Kahvalti Burada : Ici, petit déjeuner et crème de lait.

Nous avons été reçus comme des rois, par un couple d'octogénaire plus que charmant et amoureux comme au premier jour. Après quelques minutes de conversation nous apprenons que la minuscule boutique est tenue par cette même famille depuis 118 ans. "Le grand-père de mon mari, son père, et maintenant nous … ça fait plus d'un siècle que nous faisons le Kaymak."  

Notre table s'est remplie petit à petit de pain frais, de miel, de fromage de brebis, de kaymak, de thé, d'olives et de tomates … Le tout autour d'une bonne omelette turque : le menemen : hepsi karisik ! De quoi vous remettre d'aplombs et réveiller vos sens ! 

Au moment de partir lorsque je demande à ces chefs 15 étoiles si chaleureux si je peux les prendre en photo devant leur devanture, ils insistent pour que je sois avec eux sur la photo, et en profitent pour sortir aussi leur appareil et immortaliser la pause. 

Bref, nous ne manqueront pas d'y retourner, c'est bon comme tout et chaleureux comme à la maison. Je vous le recommande.

(Je vous épargne ma tête, ils sont plus mignons tous les deux)
 

 

Ensuite on a flâné longtemps sur Istiklal, comme un vrai dimanche après-midi en somme. Un week-end récupération après examen (Ah oui je vous ai pas dis, nous sommes tous les deux diplômés de l'école de Turc de Taksim depuis vendredi !), en amoureux, à se perdre dans les rues d'Istanbul, rêver, s'arrêter devant les étales des pâtissiers.

La Dolce Vita …

Nostaljik tramway sur Istiklal Caddesi

Dégustation de "Kazandibi" : "Le fond de la casserole"
 

Et en bonus : Un petit tour dans La rue Française ( une image pour le moins édulcorée de la France  )