LOUKOUM-TOUR

Voici un petit article pour tous ceux qui viendront ou sont venus nous rendre visite, et m'ont demandé quelques bases de turc.
Il y a d'abord les traditionnelles formules de politesse :

Merhaba : Bonjour
Iyi akşamlar : Bonsoir
Teşekkür ederim : Merci
Bir şey değil : De rien
Afiyet olsun : Bon appétit ...

Mais ici des expressions, il y en a pour toutes les occasions. La langue Turque est truffée de ces tournures de phrases qui vont du simple "A tes souhaits" au "Sihhatler olsun" (Que la santé soit). Au quotidien elles sont utilisées très couramment. Les Turcs formulent un voeux en toute circonstance. Une vraie marque de fabrique ! Avec ça vous ne passerez pas pour un touriste !

Ellerine sağlik : Pour féliciter quelqu'un de sa cuisine par exemple, ou du travaille qu'il a fait avec ses mains. Littéralement : "Santé à tes mains"

Çok yaşa : A tes souhaits. Littéralement : "Vis longtemps". Moi je préfère dire "Iyi yaşa" : "Vis bien"

Hep beraber : En réponse à  "Çok yaşa". Littéralement : "Que ça soit tous ensemble"

Kolay gelsin : Bon courage. "Que cela te vienne facilement"

Başarlar : "Bonne réussite"

Tebrikler : "Félicitations"

Geçmiş olsun : Bon rétablissement : "Que cela appartienne au passé"

Güle güle eskit ou güle güle giy : Lorsque l'on achète un nouvel habit par exemple : "Porte le dans le joie ou vieilli le dans la joie, le bonheur"

Hayırlı olsun : Dans les mêmes circonstances : "Que ceci te soit utile"

Gözün aydın : A celui qui vient d'annoncer un heureux événement (naissance etc ...) : "Que tes yeux brillent"

Allah Kavuştursun : Quand quelqu'un part loin de ses proches : "Que Dieu vous réunisse"

Canın sağ olsun : Quand on casse quelque chose : Que ton âme ne soit pas touchée

Sihhatler olsun : Lorsque quelqu'un vient de se raser, de se faire couper les cheveux ou sort de la douche : "Que la santé soit"

Et biensur les éternels  : 

Allah korusun : "Que Dieu te protège" 

Maşallah : Pour conjurer le mauvais sort, ou comme un compliment

Inşallah : A la grâce de Dieu, si Dieu le veut.

 

J'en passe et des meilleures ... Après il y a aussi les proverbes, un cran de difficulté au dessus, pour ça je laisse la main à plus fort que moi  ( Les expressions décryptées du petit journal ) :

 

 

"At ölür itlere bayram olur : "Quand le cheval  meurt, les chiens font la fête". En somme, la mort des personnes brillantes, est une joie pour les malhonnêtes, car il n y aura plus personne pour les empêcher d'être méchants

Bir taşla iki kuş vurmak : Faire d'une pierre deux coups "Atteindre deux oiseaux avec une seule pierre"

Voilà, un peu de lecture pour ce soir ;) 
Bonne soirée à tous.

Istanbul est un royaume pour les chats. En Turquie pas de fourrière pour nos amis les animaux. Bien au contraire, ils sont choyés comme des vaches sacrées. Partout dans la ville on trouve des niches confectionnées par les habitants qui viennent les nourrir et en prendre soin. Leur nombre dépasse l'entendement. 

Peut-être est-il possible de trouver une explication à cela dans la religion. En effet l'Islam interdit de tuer les chats, qui sont même libres d'aller et venir dans les mosquées et sont très respectés des Musulmans. Dans le Coran il est dit que le Prophète Mahomet préféra abandonner un morceau de son habit plutôt que de réveiller sa chatte Muezza qui dormait dessus. Elle le remercia alors d'une révérence et Mahomet offrit alors aux chats le don de toujours retomber sur leurs pattes.

Aujourd'hui je pense que musulmans ou pas, les Turcs ont appris à vivre en harmonie avec les chats. C'est une cohabitation cordiale, et amicale qui est passée dans les moeurs et que chacun apprécie. Les chats des rues n'appartiennent à personne, c'est eux qui choisissent leur foyer. Il est rare de ne pas en voir un trôner fièrement à l'entrée de chaque boutique, bar, ou même bateau (si si !). Dans l'entreprise dans laquelle je travaille Osman le chat a tous les droits. (Et vous n'imaginez pas combien il est difficile de monter un reportage lorsqu'un chat prend possession de votre clavier d'ordinateur.) Dans le bar où Simon travaille c'est Üsnü qui a la vie belle. rien ne lui est interdit. 

Ainsi va la vie à Istanbul, où les chats sont Rois. 

Pardon pardon pardon pour ces longues absences répétées ... mais chez nous se procurer internet relève du défit. ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu de connexion à la maison. Et avec le beau temps qui revient à Istanbul (malgré le froid tenace), je vous avoue que j'ai un peu délaissé le blog ... 

 

Ici tout se passe bien. 

Mis à part le fait que nous n'avons toujours ni chauffage ni eau chaude ... c'est une guerre de chaque instant :) 

Du coup nous sommes tous les deux passés par un petit stade "grippe", impossible d'y échapper ! A la fois le premier plombier nous avez prévenu : "Je vous le dis net je boycotte les français en ce moment, il fallait pas mettre le nez dans nos affaires …" Je pense qu'il s'est donc fait un plaisir de venir mettre le sien dans notre chaudière pour se venger. Donc en attendant -avec impatience- la mille et unième venue d'un réparateur nous utilisons les systèmes B pour ce qui est de la douche et du chauffage : Hamam, bain cuvette-bouilloire, douches de secours chez les copains, et sèche cheveux pour se chauffer à l'ancienne (c'est devenu notre meilleur ami !) ... Vous avez le droit de rire en imaginant la scène oui. Même si à la longue c'est un vrai calvaire, avec un peu de recul je suppose que ça sera plutôt amusant ... jusqu'à la prochaine panne …  Prochaine appart : Cheminée !

 

Superbe semaine, supers copains ...
Vous revenez quand ???

Voila maintenant plus d'un mois que Simon travaille derrière le bar du Kooperatif Kafé d'Istanbul, qui est devenu par la même occasion notre spot numéro un passé 21H00. Il fallait donc bien dédier un article à ce lieu qui fait à présent partie de notre paysage quotidien. 

Lorsque Şafak, Daphné, Simon et Usnu, d'ordinaire très détendus, s'agitent derrière le comptoire, c'est signe que la soirée sera agitée.
Plusieurs fois par semaines, le Kooperatif organise des Jam Session et laisse carte blanche aux jeunes musiciens Turcs venus partager quelques accords rythmés le temps d'une soirée. Le lieu bien connu des amateurs de musique se bonde alors jusqu'à plus pouvoir, et ne désempli généralement pas avant 3-4h du matin.

"Le Kooperatif c'est Babel". Ici on vient de tous les pays, on parle toutes les langues, et on laisse à la porte ses à priori sur les origines ethniques, sociales, économiques, politiques ou religieuses. Ici on vient rencontrer des gens autour d'un verre de Raki en écoutant les musiciens donner sans compter tout ce qu'ils ont dans le ventre. Ici on fait marcher le goût, l'ouïe, la vue, l'odorat et le toucher. On vient s'imprégner de la vie nocturne d'Istanbul. Et en plus, le serveur est canon ! ;)

Enfin, après des mois nous avons trouvé le temps d'aller poser nos mirettes sur un écran de cinéma, et ça fait du bien. Il faut dire qu'entre moi qui travaille les jours de semaine et Simon qui ouvre le bar les soirs et week-end nous jouons un peu à "assis-debout" ces derniers temps.

Mais vendredi derniers nous somme allés nous glisser dans le petit passage du cinéma Pera, avons descendu jusqu'au sous-sol, sommes passés devant la minuscule cabine du projectionniste avant d'atterrir devant deux imposantes portes en vieux cuit rouge déteint bordé de bois sculpté. Derrière tant de faste se trouvait la plus petite salle de cinéma qu'il m'ai été donné de voir : Quelques places seulement dans une salle toute en longueur au bout de laquelle trônait un écran pas bien plus grand. Cette pièce a pourtant un caché fou. Nous somme placé à la lumière de la lampe torche par un vieux monsieur boiteux et bedonnant à qui les spectateurs donnent la pièce. On se dit que ce Monsieur là appartient tellement au lieu qu'il pourrait se transformer en fantôme de l'opéra passé minuit. 

Le film démarre et tout ça n'est disons ... pas très broadcast. Mais malgré l'absence de sous-titres et un son plutôt maltraîté qui nous ont surement empêché de saisir quelques nuances du films (notre turc n'est pas vraiment top-niveau ...), nous avons été complétement emballés par ce film. Zenne Dance a été tourné à Istanbul et aborde le sujet encore assez tabou en Turquie de l'homosexualité et du travestissement. Le scénario basé sur une histoire vrai, décrit l'histoire d'une rencontre entre trois hommes élevés dans des milieux que tout oppose, et dont les chemins se croisent à Istanbul autour de la "Zenne Dance", la dance des hommes qui se travestissent en femmes. Ce film offre une vision malheureusement bien réelle de la situation en Turquie. Mais si l'homosexualité est plus tolérée en France, je ne pense tout de même pas qu'elle soit acceptée dans toutes les familles ou les institutions. Le thème de ce film lui donne un sens universel. Certains acteurs sont, à mon avis, des perles. En particulier Tilbe Saran, qui est une actrice de théâtre turque très connue. Bref ... A voir !

 Et la neige qui n'en fini pas ...

NUİTS STAMBOULİOTES
Paysage sonore ...




19H00 :
Il fait déja nuit lorsque je sors du 18 Osmanlı İş Merkesi. Je traverse Taksim Square, centre névralgique d'Istanbul, dans un concert de klaxons et de cris.
Je m'engoufre dans le métro et me laisse porter par la mécanique. Le ronronement des escalators dévorant les kilometres, le "bip" incessant des Akbil que l'on valide.
Passage éclair devant le saxophoniste qui s'entete a jouer le meme morceau depuis des mois : Que sera sera ....  Les portes du wagon se referment sur moi. Une voix suave annonce :  "Gelecek İstayon : Osmanbey". Je sors et prend le chamin de la maison.


22H00 :
Comme chaque soir, en bas de la rue, le Bozacı fait sa tournée pour vendre ses boissons a la criée. Il parcourt le quartier et tapisse l'air de sa voix gutural : "Bozaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa"


01H00 :
La neige a recouvert les arbres, les balançoires, les étales du marchand de fruits et du Tekel Shop. Sous nos fenetres, les enfants du quartier s'amusent a dévaler la Albay Sadrı Alantor sokak sur des luges de fortunes en carton, dans de grands éclats de rire. Seuls encore dehors, ils sont les Rois du Monde. Nous les regardons en souriant depuis notre balcon.


6H00 :
Le müezzin lance son appel dans la nuit. L'écho de son chant croise le cri des mouettes, et vient se briser sur les amas de neige gelée, dans l'atmosphere ouatée d'un mois de janvier. Dans un demi sommeil, je me met a rever d'Orient.


8H00 :
La voix de Müslüm Gürses nous tire du sommeil ... "Sensiz olmaz, sensis olmaz ...". Simonn interrompt le deuxieme couplet et se cache sous la couette. Impossible de lutter. Nous refermons les yeux, encore un peu ... Je serais en retard ce matin.

 
Premiers jours de neige à Istanbul. Notre âme d'enfant se réveille brusquement !









On a couru vers Besiktas pour réaliser un de nos PTP (Projet Turc Prioritaire), qui était de voir une fois dans notre vie le Bosphore sous la neige. Nous n'avons pas été déçus du spectacle. Au loin à travers le brouillard, l'Asie avait revêtu son manteau blanc, elle était magnifique.
Nous nous sommes souvenus de ces anciennes photos du jour le plus froid d'Istanbul, où tout l Bosphore avait gelé, rendant impossible le passage de la Mer Noire à la Mer Marmara ...




C'était en 1954 ... Aujourd'hui la Terre a gagné quelques degrés en plus. Mais la neige nous fascine toujours autant ....

Lorsque l'on s'expatrie à l'étranger, le plus dur n'est pas la montagne de démarches administratives à surmonter en arrivant, ce n'est pas non plus l'apprentissage d'une nouvelle langue, ou l'adaptation à une culture totalement différente de la sienne. Le plus dur n'est pas de devoir tout recommencer à zéro, rencontres et endroits favoris, de ne plus pouvoir se déplacer dans sa propre ville sans un plan, ni même d'ailleurs de voir changer son quotidien du tout au tout.
Non. Le plus dur quand on s'expatrie à l'étranger, c'est de laisser loin derrière soit nos amis et nos familles. Tous ces visages qui font partie de nous, toutes ces personnes avec qui nous partageons les bons et les mauvais moments. Les gens que nous aimons et dont nous avons besoin.

Alors quand ma meilleure amie parcours des milliers de kilomètres et traverse l'Europe pour venir passer quelques jours au près de moi, c'est sans hésiter le plus beau des cadeaux de Noël ...

Malgré une météo désastreuse, l'absence d'eau chaude et de chauffage et tous les autres détails vraiment emmerdants, 2012 commence vraiment sous les meilleurs auspices.

Je l'avais déjà emmenée avec moi, il y a déjà 4 ans de cela, découvrir ce pays que j'aime tant. Nous retrouver aujourd'hui toutes les 2 dans cette ville fabuleuse qui est maintenant la mienne a été quelque chose de simplement magique. Et au fond de moi je garde toujours l'intime conviction que le Monde nous appartiens, comme on se l'est promis il y a des années dans nos chambres d'enfant. Et puis, se retrouver, entre copines, danser sur les tables, manger des beignets, et parler de tout et de rien pendant des heures entières … ça ça fait du bien ! 



Merci d'être venue, Ma Vieille Poche.

 

Pour le cadeau de Noel de Théo, nous voulions lui offrir un souvenir de son passage chez nous a Istanbul, de préference un peu décalé et pas trop lourd a ramener dans ses valises. Dans une petite rue du quartier de Galata nous sommes tombés sur un Studio Photos "Nostaljik", qui propose des mises en scenes de l'époque Ottomane, avec costumes et accessoires a la clef. Alors oui, ce n'est pas bien sur ce qu'il y a de plus authentique a ramener en France comme témoignage de la vie Stambouliote de nos jours, autant vous dire qu'on a joué les touristes sur ce coup la (quoi que pas mal de Turcs se pretent aussi au jeu), mais qu'est ce qu'on s'est bien amusé pendant la scéance !   ...   Et moi je l'aime, notre super photo de groupe !   :)  







Pour plus d'informations sur le concepte :

GİYÇEK Nostaljik Fotoğraf Stüdiosu a Galata
http://www.giycek.com/eng/eng.html

     Bonsoir à tous, et toutes mes plus plates excuses pour cette longue absence sur le blog, mais pour dire vrai, le rythme s'est beaucoup accéléré ici en fin d'année. Entre les documentaires à boucler avant janvier, les entrées et sorties du territoire et les allés-retours à l'aéroport pour aller chercher les copains, je n'ai pas eu une seconde à moi pour vous donner de nos nouvelles, vous raconter notre séjour en Bulgarie, suivi de l'arrivée de Théo et Pepette qui a illuminé notre réveillon, ni même d'ailleurs de vous souhaiter une belle et merveilleuse années 2012, pleine de voyages biensur, de rencontres, de découvertes, de doux matins et de bonnes bouffes entre copains, mais surtout, surtout, de rêves et de projets, et d'assez d'envie pour les réaliser.

     Biensur ce n'est pas sans un petit pincement au coeur qu'on a pensé à vous ces derniers jours, et à l'idée que cette année, pas de vacances, pas de réunion de famille inter-générationnelle, pas d'interminables repas, ni d'ouvertures de cadeau près de nos mamans, grands-parents, tantines, cousines … Bref vous nous avez manqué ! Malgré tout ça, la Bulgarie enneigée nous a bien consolée, et nous avons passé des fêtes de fin d'année magiques.

Puisque notre visa expirait fin décembre et que nous ne possédons pas l'Ikamet (permis de séjour Turc), nous devions passer la frontière avant la fin de l'année. Nous avons choisi notre destination sur les conseils avisés de nos amis expatriés qui ont déjà vécu cette situation : " Si vous choisissez de partir en Bulgarie évitez Sofia pour un week-end, et préférez-lui Plovdiv". Ok c'est parti direction Plovdiv donc, à 2h à l'est de Sofia. Dépaysagement total, aussi bien sur le plan culturel, économique et climatique. Pourtant une seule frontière nous sépare de la Turquie. Enfin pour un Noël on avait vu juste, la Bulgarie est un pays majoritairement Chrétiens Ortodoxe, donc là bas, on fête Noël en règle ! Et un vrai noël s'il vous plait, sous la neige et le ciel bleu : MAGIQUE …
 

On a réussi à semer la EFES pour aller retrouver la Kamenitza ... Hum c'est toujours pas ça ...

     Nos 16H de route en 2 jours nous ont quand même un peu assomé, mais on a fait de très jolies rencontres … Des fois la vie met des gens bien sur nos chemins.

On avait surtout un peu peur de ne pas pouvoir rentrer à la maisn le dimanche 25 au soir, aux vues de la situation plutôt tendue entre la France et la Turquie depuis la proposition de loi du 22 décembre, sur la négation des génocides qui je cite "sera pénalisée d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende".  Sous-entendu le génocide Arménien.  Bref, climat glacial à la frontière, mais nous repassons le check point avec succès ! Et c'est reparti pour 3 mois ! 

     Dodo express avant de redémarrer une semaine de travail le lendemain. Simon lui pendant ce temps là trépigne d'impatience, il récure, nettoie, prépare, tourne en rond … Ce soir c'est un autre festin qui débute : Nous recevons un membre de la Guest-List-Family : Théo, suivi de près de Gabrielle. Et oui, même de l'autre côté du continent, nous aussi on a eu le droit à des fêtes de fin d'année en famille ! Les retrouvailles ont été émouvantes, et la semaine absolument parfaite ! Aujourd'hui c'est notre Théo qui a plié bagages pour rentrer en France … C'était trop court ! Les Loulous vous nous manquez déjà ! 

 

Le premier moyen métrage sur lequel je travaillais avec Enis a été diffusé hier soir. Je suis toujours au travail sur  le long-métrage que je monte sur les mineurs de Zonguldak. Mais C'est une première satisfaction et un sentiment un peu plus grand de laisser une toute petite trace sur le sol Turc. A vos zapettes !

Noêl approche, et  "jingle belles" retenti surement dans vos chaumières françaises.

Ici on voit les choses sous un autre oeil. 

Le temps s'est tellement radouci qu'on se croirait au printemps, et de toute façon    la naissance de Jésus n'est pas vraiment une dâte clef pour les Turcs ...

Alors pourquoi Istanbul s'est-elle recouverte d'une parure de fête depuis une semaine ? A part peut-être à Paris je n'avais jamais vu autant de lumières et de décorations au par-avant. Lorsque je pose la question à mes collègues ils s'empressent de mettre les choses au clair : 

"-Ah non, tout ceci n'a rien de chrétien. Nous ne fêtons pas Noël mais le Nouvel An !

-Mais alors pourquoi j'ai vu Papa Noël vendre des billets de loterie dans la rue ? 

-Le Père-Noël n'est pas chrétien Elsa, il apporte des cadeaux à tous les enfants du monde, alors pourquoi pas aux nôtres ?" 
C'est vrai, merci Coca-Cola. Donc même si le 25 décembre n'est pas officiellement célébré en Turquie, certains privilégiés pourront peut-être trouver des cadeaux au pied de leur sapin … Ou plutôt au pied de leur orchidée, parce qu'après enquête, ici un beau sapin en plastique vaut environs …. Asseyez-vous : 500 YTL, c'est à dire environs 200/250€. Oui oui vous avez bien lu, en plastique. Bref. Nous ne sommes quand même pas en reste en ce qui concerne l'esprit de Noël. 

A Istanbul, la ville de tous les paradoxes et de tous les possibles, on peut voir ceci :

Ici le Père-Noël se fait beaucoup de maille ...  

 
 

Le 24 et le 25 décembre nous ne seront pas sur le territoire Turc. Nous faisons nos clics et nos clacs pour la Bulgarie ou nous passerons le réveillon étant donné que nous devons sortir du pays après nos trois premiers mois de résidence. Nous vous souhaitons donc un peu en avance de très Joyeuses Fêtes, de peur de ne pas être joignables le jour J. Famille, amis, on pense très fort à vous.

 
Les prix du prestigieux concours Istanbul Photo Contest viennent d'être décernés, et pour le plaisir de tous, je vous fait partager mes clichés préférés de cette ville magique qui est devenue la notre. J'ai pioché dans les concours des 4 années précédentes. Ouvrez bien les yeux, les sens et le coeur, voilà Istanbul comme on aimerai vous la montrer tous les jours. En espérant que ça vous donnera envie de nous rendre visite ... Et bravo aux artistes !



















































Cette année le jury du concours comptait parmi ces membres le grand photographe turc Ara Güler, que l'on surnomme l'oeil d'Istanbul. Je vous conseille vivement d'aller jeter un coup d'oeil sur ses oeuvres c'est poignant. Ma maman m'avait découper soigneusement un article qui l'encensait dans le magazine Polka avant notre départ. Voici le lien : http://www.polkamagazine.com/photographe/guler-ara/111 
Tout ça donne envie de prendre son appareil photo non ? Alors à vos boîtiers, à vos pinceaux, à vos souris, patte à sel, collage, caméra, montage. Profitons de notre week-end : Soyons artistes !

 

 

1er Décembre 2011. Hier était un grand jour pour nous. Pendant que Simon allait déposer fiévreusement son dossier pour obtenir la place de régisseur au Théâtre du Lycée Français d'Anatolie, je faisais mes premiers pas dans ma nouvelle entreprise. Les cours de Turc terminés, c'est une nouvelle page qui se tourne dans notre aventure Stambouliote, et nous faisons peau neuve. 

 

Simon attend maintenant une réponse qui on l'espère ne se fera pas trop attendre, et il continue à fraper aux portes.

En ce qui me concerne, les premières impressions sont plus que positives. 

J'ai fait la connaissance de l'équipe de Production et de Post-Production qui m'a chaleureusement accueilli comme savent si bien le faire les Turcs, et très vite, toute appréhension s'est envolée. J'ai rencontré Enis, le monteur avec lequel je suis amenée à travailler un bon moment … Le feeling passe tout de suite très bien, et après une longue discussion, un café et quelques petites douceurs, nous nous installons pour commencer le dérushage d'un nouveau documentaire que nous monterons ensemble. Je découvre que, manque de bol, ici ils ne jurent que par Adobe … Dans ma tête je vois Avid faire son baluchon et s'éloigner lentement en me laissant plantée là … Allez, je me ressaisi, après un petit temps d'adaptation tout se passera bien !

 

Je découvre les premières images du tournage et je suis vite scotchée. Pour faire bref, il s'agit d'aller à la rencontre de Mercan Dede, un musicien et artiste Turc expatrié au Canada. A la base Mercan Dede est DJ. Mais impossible de coller une étiquette sur le personnage ou même d'attribuer un "genre" à sa musique. Après avoir monté un groupe avec des musiciens Turcs traditionnels (un joueur de Cümbüş, un autre de Kabak Kemane, un joueur de saz, un clarinettiste et Mercan au Ney ), il décide de mixer le tout aux platines. Le mélange contemporain/traditionnel est assez déroutant. Ajoutez à ça le parti pris de faire danser des Semazen (Dervishes Tourneurs) sur scène, et vous aurez une petite idée du mélange. 

Les vidéos que j'ai trouvé sur internet ne sont pas très concluantes, et bien sur je ne peux pas vous faire partager les images qui sont en cours de montage, mais voilà un clip qui vous donnera un petit aperçu de l'ambiance.

Mercan Dede - Seyahatname ile chauvesourie38

Le berceau de la culture sufi en Turquie se situe à Konya, une ville très pieuse. En effet, la danse des Semazen est une danse de dévotion à Allah. Le costume et les gestes sont très significatifs. La cape noir représente la terre, la parure blanche, le drap dans lequell les musulmans sont enterrés (car les musulmans ne sont pas mis en terre dans un cercueil mais dans un drap), et la toque, la stèle que l'on place au pied et à la tête des tombes musulmanes. Le Semazen reproduit la rotation de la Terre en gardant une main tournée vers le ciel (Allah), et une verre la Terre (les Hommes). Il est un peu l'intermédiaire. Bien que très religieux à la base, la danse et la musique Sufi se sont un peu popularisées en Turquie. Croyant ou non, il est toujours très impressionnant de voir danser un Semazen. Bien que ça puisse paraître un peu froid et sectaire, je vous le conseille si vous êtes de passage dans le pays. Laissez-vous porter, c'est hypnotisant.

Mercan Dede est très connu pour sa musique en Turquie. Mais c'est un artiste complet, qui s'illustre aussi brillamment dans le photo-montage, la peinture et la sculpture. Ses oeuvres ont été exposés à Taksim il y a quelques mois. 

 

 

Bref, tout va très vite d'un coup, mais c'est un saut en avant très positif. Nous sentons que nous nous installons un peu plus dans cette nouvelle vie, dans ce pays qui nous a adopté. Pour notre plus grand bonheur, notre cercle d'amis Turcs s'agrandit, et nous nous adaptons tous les jours un peu plus au quotidien Stambouliote. Vay que Vay, ce n'est que le début … et c'est déjà bien !

 

Virée en Anatolie ... Dîner en amoureux : dessert en entrée, dessert en plat principal, et en dessert ... un dessert. Le repas rêvé des enfants ... Il faut pas se laisser aller ! 

 

Autoportrait d'une affamée à la petite cuillère 


 

Gastronomie mise à part, quelles nouvelles pourrait-on vous donner ? La cousine a pris le chemin du retour. En une semaine nous sommes tombés amoureux de l'Anatolie, et on envisage sérieusement de mettre les voiles sur Kadiköy, quitter notre quartier, déménager.
On a aussi fait la découverte d'un magazine de photos, reportages, textes, croquis sur Istanbul ... Simon pourrait peut-être y faire ses premiers pas de photographe ...

L'hiver s'accroche aux arbres, aux bateaux, aux fenêtres. La fumée des marrons chauds s'échappe des carrioles des marchands ambulants, les pêcheurs soufflent sur leurs mains pour les réchauffer, et les enfants dessinent des sourires sur les vitres embuées. Mais l'ambiance elle est toujours au rendez vous, dans les rues, dans les marchés. Vay que vay, tant qu'à faire on attend la neige !

Mardi matin on a repris la route de l'aéroport, mais cette fois, sans les valises. On a sagement attendu les passagers du vol en provenance de Marseille, dans lesquels se trouvait une petite rousse bien plus importante que les autres à nos yeux … ça fait du bien de se retrouver en famille, à nouveau entre cousines (même si l'une d'entre nous est restée au pays et nous manque cruellement) ! Bref, nous avons une semaine devant nous, pour profiter l'une de l'autre, et essayer d'offrir à Audrey des vues d'Istanbul qui j'espères resteront longtemps dans sa mémoire. 

On se surprend à guider quelqu'un dans cette ville a peine un mois et demi après notre arrivée. On indique les endroits qui sont déjà devenus nos favoris, nos incontournables. On ne se lasse pourtant pas de redécouvrir les lieux qu'on pensait connaître. Ici tout est toujours en perpétuel mouvement, impossible d'imaginer se reposer sur ce que l'on sait déjà.  

J'emmène Audrey à Cihangir, mon quartier fétiche. Direction les brocs ! Le genre d'endroit où je ne peux pas traîner Simon, mais dont on raffole dans la famille … Hé ! On est pas cousines pour rien ! Commence une longue déambulation dans ces rues pentues et truffées de surprises. Le temps couvert et la nuit qui tombe de plus en plus tôt, donne une atmosphère étrange à la balade. Les vieilles échoppent et ceux qui les tiennent nous font voyager dans des époques et des lieux lointains …







Nous sortons de ces rues, un peu perdues dans nos repères, pour aller se jeter à nouveau dans la fourmilière d'Istiklal et des alentours. L'odeur de la nourriture, les couleurs vives et les cris des marchands nous font sortir de nos méditations. La vie qui semblait avoir été mise sur "pause", reprend brusquement. On ne résiste pas à quelques plaisirs terrestres : figues, sahlep … Et la journée s'achève déjà …




 

 

Le lendemain ce n'est plus dans les époques mais dans les innombrables ruelles du Grand Bazar que nous allons nous perdre. Les milles et unes couleurs, l'accumulation de tous ces objets, les odeurs de cuir, de savon, de thé, mettent nos sens en alerte et les stimulent. Tout est si  beau, si précieux …  après des heures passés à contempler, à marchander, à rêver, nous avons l'impression d'avoir mis  à contribution la vue, l'odorat et l'ouïe plus que jamais, et nous sortons de ce dédale épuisés.





 
Rien de tel qu'un petit baklava pour nous remettre d'aplomb avant de prendre le bateau pour l'Asie, et finir la soirée autour d'une bière à Kadiköy où les amis nous attendent. Serefe ! 





Ce matin le réveil est difficile, pourtant il reste tant à faire, à voir, à sentir et à goûter … Yallah !

 
Aujourd'hui on prend l'air. Difficile, me direz-vous, dans une métropole 6 fois grande comme Paris, et peuplée de près de 13 millions d'habitants ...
Et bien non ! Nous sommes en Turquie, les gens savent se faire la vie plus douce ici ! Istanbul est truffée d'endroits calmes et de coins de nature au milieu du béton. Au petit matin c'est donc direction LA FORET que nous prenons le bus. 3/4 d'heure plus tard après avoir longé le Bosphore inondé de soleil, nous arrivons à Bahçeköy, où se trouve l'immense forêt de Belgrade. A perte de vue les magnifiques couleurs automnales, le calme, l'air pur, les écureuils ... Le tout sans sortir d'Istanbul !






Il y a même une grande retenue d'eau derrière le barrage. L'endroit est parfait pour un retour aux sources, et même la route pour s'y rendre est apaisante. Le soir venu certaines familles turques investissent l'entrée de la forêt pour y allumer un barbecue. Nous avons été invité à plusieurs reprises à venir partager leurs repas ... L'hospitalité turque est bien le meilleur des desserts ...